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Echanges mondiaux : une croissance solide, mais à quel prix ?

26/06/2024

L’Union Européenne a un excédent de plus de 50 milliards d’euros de produits agroalimentaires en 2023, soit une hausse de 35 %. Bien que les produits transformés contribuent largement à cet excédent, des déficits persistants dans les produits agricoles bruts et certaines filières demeurent préoccupants.

Les années passent et le solde positif des échanges agroalimentaires entre l’UE et le reste du monde ne cesse de croître. En 2023, il a encore augmenté de 35 %, atteignant 50 milliards d’euros (md€). Rappelons qu’en 2022 (1), l’UE se classait deuxième derrière le Brésil (112 md€) avec un solde de 37 md€, tandis que les Etats-Unis affichaient un déficit de 36 md€ et la Chine, de 131 md€. Il y a pourtant, dans l’UE, trois fois moins de terres arables par habitant qu’aux Etats-Unis ! Une publication récente du ministère de l’agriculture nous donne désormais accès à ces statistiques peu connues. On y découvre que les excédents de l’UE proviennent essentiellement des produits transformés. L’UE affiche en effet un déficit de 34 md€ pour les produits agricoles bruts alors qu’elle dégage un excédent de 84 md€ pour les produits transformés.

Des excédents fragiles

L’UE présente un fort déficit pour les céréales et oléagineux de 9,6 md€, malgré un excédent en céréales. Le déficit des oléagineux est très largement supérieur.

Le deuxième déficit, presqu’aussi important, est celui des fruits avec 9,5 md€, suivi de celui de la pêche avec 8 md€. Mais cette approche par produits bruts et produits transformés n’a plus grande signification. Regarder les chiffres par grandes filières offre une perspective plus claire. En 2023, le principal excédent de l’UE concerne les boissons avec 30 md€, dont la moitié provient du vin. Les produits laitiers suivent avec un excédent de 17,5 md€, et la viande avec 14 md€ auquel il faut ajouter l’excédent des animaux vivants de 3 md€, totalisant un excédent de 17 md€. En revanche, les produits de la pêche montrent un déficit global de 22 md€ et les céréales, oléagineux, huiles et tourteaux de sola, un déficit de 18 md€. Les pays excédentaires sont plus nombreux que les déficitaires. La France, avec un excédent de 6,2 md€ est reléguée au 6e rang européen. Il est vrai que la présence d’un grand port est désormais un atout plus important que le potentiel agricole du pays.

C’est ainsi que les Pays-Bas ont un excédent sept fois supérieur à celui de la France avec 42 md€ grâce au port de Rotterdam. De même pour la Belgique qui a un excédent presque deux fois plus important que celui de la France (+ 10,7 md€) grâce au port d’Anvers. Signalons aussi l’excédent croissant de la Pologne avec 18,5 md€ qui passe désormais devant celui de l’Espagne (14 md€). En revanche, l’Allemagne affiche un déficit de 20 md€ en 2023, la Suède de 8 md€ et le Portugal de 6 md€.
De ces chiffres deux conclusions majeures émergent. Premièrement, les excédents significatifs de l'UE impliquent que toute mesure de protection contre les importations pourrait entraîner des représailles commerciales, particulièrement dans le secteur des viandes. Deuxièmement, les pays les plus excédentaires, surtout ceux avec de grands ports comme les Pays-Bas et la Belgique, seraient les plus affectés par ces mesures. Quant aux secteurs les plus exposés aux représailles, ce sont les boissons, en particulier alcoolisées, et les produits laitiers.

(1) Nous ne disposons pas encore des chiffres 2023 des autres grands pays.

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