Bruno Parmentier, ingénieur, économiste et conférencier était l’invité avec un sujet qu’il maîtrise à la perfection : « Face aux défis climatiques, quel rôle pour nos agriculteurs. »
Sur place, une trentaine de participants ont écouté et échangé avec attention Bruno Parmentier alors que la présentation était également diffusée en direct dans les locaux de certains cabinets du groupement, avec la présence de collaborateurs, clients et partenaires.
Retour sur une intervention qui bouscule et inspire.
« L’agriculture mondiale a fait des progrès spectaculaires depuis les années 60. Alors que la population a été multipliée par 2,6 entre 1961 et 2020, la production alimentaire a suivi un rythme encore plus rapide : blé x 3,4, riz x 3,5, viande x 4,7, œufs x 6,2… Résultat : la planète nourrit 8,1 milliards d’habitants bien mieux que lorsqu’elle en comptait 3. Pourtant, le nombre de sous-alimentés reste stable à 850 millions, pour notre plus grande honte. On pourrait nourrir les 10 milliards attendus en 2050… à condition de surmonter de nouveaux défis.
Les progrès agricoles ont surtout eu lieu entre les années 60 et 90. En France, les rendements du blé ont triplé en trente ans, avant de plafonner, victimes du dérèglement climatique et des limites de la « révolution verte ». Érosion, perte de fertilité, résistance aux pesticides… Les gains technologiques peinent à compenser ces effets. La génétique, jusqu’ici tournée vers la productivité, doit maintenant viser la résilience : produire moins, mais de façon plus stable.
L’agriculture est à la fois victime, cause et solution du changement climatique. Elle souffrira de plus en plus d’événements extrêmes, tout en étant responsable de 20 à 25 % des émissions de gaz à effet de serre (dont 10 % pour l’élevage bovin). Pourtant, elle détient aussi l’un des seuls leviers d’action : capter le CO₂ dans les arbres et les sols.
Ce défi remet en cause les acquis, surtout dans les pays tropicaux, où la demande alimentaire explose. Les zones tempérées, elles, pourront s’adapter, notamment en optimisant l’usage de l’eau. En France, les marges de progrès sont considérables.
Le bio, souvent perçu comme une solution, pose lui aussi problème. Ses rendements stagnent, et son extension nécessiterait de nouvelles terres, accélérant la déforestation. De plus, la bio repose sur le labour, désormais identifié comme un facteur majeur de destruction des sols.
L’agriculture a longtemps fonctionné à l’aveugle, compensant son manque de connaissance des écosystèmes par des pratiques « modernes » : labour profond, chimie de synthèse… Mais l’ère du numérique change la donne. L’exploration du « monde du carbone » (la vie microbienne des sols) pourrait révolutionner la production.
Désormais, la gestion agricole passe du champ… au mètre carré, voire à la plante. Des innovations émergent :
Ces avancées dessinent une agriculture régénérative : couverture permanente des sols, agroforesterie, cultures associées, fertilisation naturelle, gestion fine de l’eau… Elles pourraient compenser les effets du changement climatique et de la raréfaction des ressources.
L’alliance entre le silicium et le carbone ouvre un nouvel horizon. Gardons espoir et accélérons l’histoire ! Tel est le message de Bruno Parmentier.
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